Interview Lola Ces

Entre Dracula, Cendrillon ou Les Malheurs de Sophie, Lola Ces s’est imposée, avec la douceur et la gentillesse qui la caractérisent, dans l’univers des comédies musicales au point que son nom est apparu comme une évidence au moment de l’annonce de la production de Hairspray. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à la truculente Tracy qu’elle va incarner sur les planches du Casino de Paris. Interview sous le signe de la bonne humeur à quelques heures de la première.

Comment en es-tu arrivée à incarner le rôle de Tracy dans Hairspray ?

J’ai dû passer le casting comme tous les autres. Rien n’était acquis d’avance. J’avais déjà joué dans Cendrillon et eu quelques articles dans la presse. En voyant mon CV et mes photos en plus de mes prestations lors du casting, ils ont décidé de me prendre.

A-t-il été facile d’adapter cette comédie musicale dans la langue de Molière ?

A priori, ça n’a pas dû être très facile, mais Stéphane Laporte, qui est aussi à l’origine de l’adaptation de Mamma Mia! en français, en a fait une superbe version. On conserve toute la fraîcheur et le côté un peu naïf du film version 2007.

As-tu le sentiment que la traduction des comédies musicales comme Mamma Mia! ou Fame soit un phénomène de mode ?

Non, ça me semble logique. Si tu veux voir la même comédie dans sa version originale, tu vas à Londres. Il est important de traduire, y compris les chansons, car elles font avancer l’histoire. De plus, c’est assez discriminatoire de laisser les comédies musicales en anglais car tout le monde ne le maîtrise pas à la perfection. Or Hairspray est un spectacle musical familial, donc aussi pour les enfants !

Cependant, malgré les succès de Mamma Mia! ou du Roi Lion, les traductions posent encore quelques problèmes à certains, qu’en penses-tu personnellement ?

Je suis favorable à ces traductions (surtout quand elles sont bien faites comme c’est le cas ici), notamment parce qu’elles permettent au plus grand nombre d’avoir accès à la compréhension de l’histoire. Une comédie musicale est un ensemble : il y a du chant, de la danse… et du texte. Il faut donc que tout le monde y trouve son compte.

Comment expliques-tu que Hairspray soit ultra-queer ?

Attends, on a des perruques de dingue ! Je pense que les costumes hyperlookés et le travestissement d’homme en femme y sont pour quelque chose. De plus, le thème de fond, à savoir le droit à la différence, parle beaucoup aux gays.

Il semblerait que la production ait fait appel à beaucoup de stagiaires au lieu de recruter des danseurs pro. Info ou intox ?

Info. Mais j’ai confiance en Martin, le chorégraphe, qui est un très bon professeur, calme et talentueux. Quant à Jérémy, notre coach vocal, il est particulièrement pédagogue. Les stagiaires ont de toute façon passé de vraies auditions. Je trouve qu’avoir de jeunes stagiaires permettra au spectacle d’avoir beaucoup de fraîcheur et le goût de l’engagement.

Qu’as-tu pensé du film Hairspray ?

J’ai tout simplement adoré ! Tracy est tendre et lumineuse. Quant à Travolta, il dégage lui aussi beaucoup de tendresse en plus de faire une prestation de dingue !

Quel est le message principal que délivre cette comédie musicale, selon toi ?

C’est un moyen festif et coloré de parler d’un sujet important des années 60 : la ségrégation qui sévissait à Baltimore et partout ailleurs. Au fond, cette comédie n’est pas aussi politique qu’on pourrait le croire. Tracy est plus une héroïne qu’une femme engagée politiquement…

Tes projets pour l’avenir proche ?

Je joue dans Les Malheurs de Sophie au théâtre du Petit Gymnase. Dans cette comédie musicale, je me suis amusée à écrire moi-même les textes des chansons. Sinon, je jouerai à la rentrée le rôle d’une petite fille vampire dans Dracula, le 30 septembre au palais des Sports.
Par Grégory Moreira Da Silva

Hairspray au Casino de Paris : 16, rue de Clichy 75009 Paris
à partir du 26 avril 2011
Du mardi au samedi à 20 h 30, le dimanche à 15 h 30
www.casinodeparis.fr
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