Rasta Thomas

Ce surdoué de la danse classique, après avoir travaillé avec les plus prestigieuses compagnies à travers le monde, a mis un terme en 2007 à sa carrière d’étoile pour fonder sa compagnie et se consacrer à ses propres créations. Son show Rock the Ballet remporte un succès international éclatant et arrive au Casino de Paris dans le cadre de la tournée des fabuleux Bad Boys of Dance que Rasta Thomas dirige avec sa femme, Adrienne Canterna-Thomas. C’était l’occasion rêvée de nous entretenir avec un jeune danseur ayant réussi le mariage des genres et pour qui la danse, qu’il a révolutionnée, est avant tout un art protéiforme et jeune, porteur de joie et d’énergie.


Entre arts martiaux, acrobatie, tap dance et danse contemporaine, on a dit que vous aviez dynamité la danse !

Pour moi, il était important de réunir ces diverses formes d’expression dans le même spectacle car elles font partie de notre vie. C’est ainsi que je vois mon art aujourd’hui. Ceci dit, la danse classique reste très présente, tous les membres de la troupe ont une formation classique et personne ne doutera que c’est la meilleure possible, d’ailleurs, les Bad Boys of Dance sont capables de tout faire sur une scène.

Quelles sont les musiques sur lesquelles vous aimez danser ?

Celles qui ont voyagé à travers le monde, que tout un chacun pourra reconnaître. Il y a un peu de classique (Carmen par Callas), un peu de variété (Brel) et beaucoup de pop-rock (U2, Michael Jackson, Coldplay, Queen, etc.). Ce sont toujours de grands hits. Que ce soit par la musique ou la chorégraphie, notre idée est de donner du plaisir aux jeunes générations. J’ai toujours été un peu déçu en constatant la moyenne d’âge du public allant voir des ballets. Il faut faire souffler un air nouveau. On peut avoir quinze ans, aller voir un spectacle de danse et en sortir heureux. Pour cela, il fallait parler un autre langage…

Pour vous, quel est le temps de vie idéal pour un show comme Rock the Ballet ?

Voilà une bonne question pour notre producteur ! Là, nous sommes sur le spectacle quasiment en permanence. Nous avons un seul jour de relâche, le lundi. Mais je rêve de pouvoir lancer une autre production d’ici un an. L’idée est de faire un spectacle pour les enfants. Toujours dans l’esprit de rajeunir le public !

Vous êtes venu à la danse de façon assez curieuse !

Oui, mes parents n’étaient pas des danseurs mais des scientifiques. Je faisais des arts martiaux, j’étais un peu turbulent et pour me punir, mon père, qui m’a toujours élevé à la dure, m’a inscrit dans un cours de ballet… en me disant que tant que je ne changerai pas, je porterai un tutu !

Un tutu qui a changé votre vie !

Oui, j’ai intégré la Kirov Academy à Washington, une école de ballet professionnelle. J’ai découvert Barychnikov et Michael Jackson, mes deux maîtres. Et j’ai aussi rencontré ma femme Adrienne.

Votre premier rôle est venu très tôt…

J’ai remporté plusieurs médailles d’or dans différents concours et à seize ans, j’ai dansé mon premier rôle principal dans Le Fils prodigue de Balanchine.

Diriger une compagnie, c’est un peu vivre en communauté ?

En effet, nous passons beaucoup de temps ensemble. C’est pourquoi avec Adrienne, quand nous avons recruté les danseurs, nous avons sélectionné les meilleurs et ceux avec lesquels nous avions des affinités. Il ne s’agit pas d’être malheureux quand notre métier consiste à donner du bonheur !

Philippe Escalier

Casino de Paris : 16, rue de Clichy 75009 Paris
Du 19 au 31 octobre 2010
Du mardi au samedi à 20 h 30 et dimanche à 17 h 30
08 926 98 926 (0,34 euro la minute) – www.casinodeparis.fr


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